Lorsque ne pas mal faire ne suffit plus
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30 octobre 2019
Il existe plusieurs moyens pour développer la compétence éthique. Idéalement, l’éthique se développe en situations réelles. Cela permet d’exercer ses réflexes, aptitudes, habilités dialogiques et d’écoute, un peu comme le font les athlètes dans un gym pour se préparer à l’action.
La gestion des risques (risques éthiques, de gouvernance, corruption, etc.) s’avère être un excellent exercice qui participe activement à développer cette compétence.
En impliquant vos équipes dans les réflexions et discussions, vous initiez l’entraînement par l’identification des causes et conséquences et par la justification des mesures d’atténuation à mettre en place. Cet exercice développe les fondements de leur compétence éthique :
- SENSIBILITÉ ÉTHIQUE : capacité à identifier des situations qui soulèvent des enjeux éthiques;
- IMAGINATION : capacité à visualiser, les diverses conséquences aux décisions prises;
- DÉCENTRATION : facilité à voir les situations à l’aide de points de vue différents des nôtres;
- RAISONNEMENT : capacité de soutenir nos décisions – même celles controversées.
Vos équipes seront ainsi prêtes à se mettre en action lors de la survenance de nouvelles situations à risque, réduisant d’autant ces derniers.
Si votre entreprise a un système qui permet aux employés de signaler des manquements éthiques, c’est qu’elle espère attraper « des gros poissons » : des fraudes, vols et actes de corruption. Ce qui déterminera la grosseur des prises? C’est la façon dont vous répondrez aux premiers signalements de lanceurs d’alerte.
Les premiers signalements qui entreront seront probablement anonymes. Ils vous sembleront peut-être anodins. Vous vous direz : « A-t-on vraiment créé une ligne ou un système de signalement juste pour ça? »
Vous ne le savez peut-être pas, mais vos employés vous mettent au défi. Ils ont peut-être choisi l’anonymat, mais ils jasent entre eux. C’est comme un feu de forêt – l’impression d’action ou d’inaction des premiers signalements déterminera le succès de votre programme. C’est à vous d’établir le ton des messages qui seront partagés. Cette étape du lancement fait partie à part entière du marketing de votre programme.
Je vous conseille de traiter tous les signalements comme s’ils étaient de gros poissons. Si un employé a vu, entendu ou vécu quelque chose de sérieux, il voudra être sûr que vous garderez son anonymat et prendrez action. Tous les signalements sont importants.
L’inaction est la pire action!
Le Canada jouit d’une excellente réputation en matière d’administration et d’éthique pour avoir été constamment choisi comme une des meilleures administrations du monde.
Avec plus de 600 000 employés répartis sur un vaste territoire et opérant des transactions pour des centaines de milliards $, le défi éthique est immense. Dans tout groupe, on trouvera toujours des gens qui cherchent à profiter des maillons faibles du système. Il faut apprendre en continu et travailler à renforcer la fierté d’appartenir à une organisation « propre ».
Le Canada travaille à tous les stades de la préparation et dans tous les domaines de la gestion : code de valeurs et d’éthique, formations, contrôles de gestion dans le Cadre de responsabilisation de gestion, audits internes vigilants, sensibilité aux événements critiques révélés par des médias indépendants et libres, etc.
Le gouvernement doit rendre acceptables l’exercice de son autorité et ses décisions. Les citoyens doivent croire que les règles sont respectées et que les agents publics font preuve de compétences fondées sur la règle du mérite vérifié. Faute de cette légitimation, les citoyens se sentent justifiés de ne pas obéir à la loi, ce qui rend le territoire propice à la survenue d’un État failli.
En 30 ans de carrière, j’ai observé un large éventail de comportements humains dans le monde des affaires : cupidité, malhonnêteté, incompétence, mauvaise foi, mais aussi rigueur, générosité, candeur, courage, dévouement et détermination.
J’ai appris que, malgré toute mon expérience, je ne peux répondre seul aux questions difficiles d’éthique et de conformité que soulèvent les activités de mes clients.
La conformité en éthique des affaires est souvent une question de jugement et d’appréciation des circonstances. Les scénarios complexes qui se présentent mènent rarement à des conclusions simples et claires. Il n’y a pas d’apôtre de la conformité qui, devant son écran, peut émettre l’évangile par courriel, répondre aux questions les plus difficiles et instaurer les mesures requises.
Au contraire, pour arriver à des décisions d’éthique solides, il faut une équipe variée qui peut considérer les problèmes sous tous leurs angles : financiers, opérationnels, juridiques, psychologiques.
Des délibérations collectives permettent une meilleure ventilation des options possibles et une meilleure compréhension des événements. Elles augmentent les chances qu’une décision soit acceptée et appliquée dans l’entreprise.
L’éthique est assurément un sport d’équipe!
Au sens commun, on qualifie une personne de pragmatique lorsqu’elle est réaliste et vise l’efficience sans s’enfarger dans les fleurs du tapis. Attention, nous avons affaire à un terme qui possède aussi une autre signification! Cette utilisation courante se distingue du pragmatisme philosophique qui considère que l’analyse des expériences concrètes prévaut à une théorisation a priori.
Intéressant, mais à quoi bon une telle approche en contexte de réflexion éthique?
Une représentation idéale de la solution à un dilemme ou à des règles qui devraient l’encadrer peut s’avérer insuffisante. Elle risque d’extraire la réflexion éthique de son contexte réel. La démarche d’enquête pragmatique veut éviter une telle rupture avec les circonstances toujours uniques et complexes des dilemmes éthiques.
Pour ce faire, cette méthode priorise un travail terrain de consultation, d’échange et de concertation. Il ne s’agit pas d’exclure la considération des règles en cause, mais plutôt d’évaluer ce qu’elles apportent concrètement à la résolution d’un dilemme.
Bref, la démarche d’enquête pragmatique prend fondement dans le vif de l’action et vous permet de développer une réflexion éthique toujours adaptée à la situation concernée!
Pour suivre la série sur LinkedIn, vous pouvez suivre le mot-clic 30collaborateursBIPA.
Lire aussi : 30 jours – 30 collaborateurs : Partie 2
Pour signaler toute irrégularité en matière de passation de contrats ou tout manquement à l’intégrité à la Ville de Saint-Jérôme :
450-431-0031 |
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