Chaque jour, nous prenons tous plusieurs décisions. Qu’est-ce qui dicte les bonnes choses à faire? Qu’arrive-t-il lorsqu’un dilemme éthique surgit? Comment réagir quand les valeurs et les principes d’un individu s’opposent à ceux d’un groupe ?

Mise en situation

Laurent est un nouvel employé d’une municipalité. Rapidement, il détecte une situation à risque qui le rend inconfortable. Sa conscience professionnelle lui suggère de recueillir d’autres indices avant de réagir et de ne pas blâmer ses nouveaux collègues qui travaillent un peu sur « le pilote automatique ».Toutefois, sa conscience personnelle le tiraille et l’alerte qu’il y a un problème éthique dans la situation. Doit-il garder le silence ou signaler son malaise?

Nous vous proposons ici 5 incontournables qui sauront vous guider dans votre prise de décision éthique.

1. Débanalisation | Ne tombez pas dans le piège du laisser-aller. Quand il y a une zone grise, allez en comprendre les raisons et posez des questions. Souciez-vous de débanaliser les transgressions qui font oublier l’existence des normes. [1]
2. Désobéissance éthique | Quand une situation vous dérange, n’hésitez pas à émettre une opinion à contre-courant. Vous pourrez ainsi bousculer des automatismes ancrés dans des façons de faire et favoriser l’amélioration continue.
3. Clarification des valeurs | Déterminez les valeurs qui ont le plus de poids dans la situation et référez-vous aux manières de faire reconnues pour dire qu’une action est meilleure qu’une autre.
4. Démarche réflexive | Basez vos réflexions sur les normes partagées, mais aussi sur les conséquences positives et négatives des décisions sur autrui, soit les gains et les pertes en jeu dans la situation. [2]
5. Dialogue | Ouvrez les discussions avec les personnes concernées pour établir des balises claires, effectuer de bonnes délibérations et influencer les décisions afin d’assurer la mise en œuvre de bonnes pratiques. [3]

Allez-vous dans la bonne direction?

La meilleure façon de vérifier si vos décisions éthiques passent la rampe est de les soumettre à trois mini tests suggérés par l’Ordre des ingénieurs du Québec [4].Chaque fois que vous aurez à décider si votre choix A est meilleur que votre choix B, posez-vous ces trois questions :

• Test de transparence
  « Si mon choix était communiqué publiquement, serais-je à l’aise de le défendre et de l’expliquer? »

• Test d’exemplarité
  « Mon choix pourrait-il servir d’exemple dans toute autre situation similaire? »

• Test de réciprocité
  « Si c’est moi qui subissais les conséquences de mon choix, est-ce que je considérerais toujours qu’il s’agit du bon choix? »

Il faut toujours prendre parti et imposer systématiquement l’éthique dans les décisions, parce que la neutralité aide le corrupteur, jamais la victime.

– Jacques Duchesneau
Inspecteur général,
Ville de Saint-Jérôme

Que faire pour bien faire?

Tous ne sont pas doués de façon égale en matière d’éthique intégrée dans la prise de décision. Mais tous ont le devoir d’essayer de repenser au quotidien l’honnêteté, la transparence et l’équité.

Pour qu’il y ait des décisions éthiques, il ne suffit pas d’édicter simplement des codes de conduite et de les promouvoir sur des sites Web. C’est dans les décisions de tous les jours que se vit l’éthique. [5]

L’éthique est sans cesse à recommencer et à être réinventée.

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[1] http://www.cergo.enap.ca/cergo/docs/Cahiers_de_recherche/2016/note%20de%20recherches%20boisvert%202016_09.pdf
[2] https://www.inspq.qc.ca/sites/default/files/jasp/archives/2012/jasp2012_28nov_atelierethique_andrelacroix.pdf
[3] https://ordrecrha.org/ressources/revue-rh/archives/la-prise-de-decision-ethique-au-coeur-de-la-pratique-du-professionnel-rh
[4] http://gpp.oiq.qc.ca/test_d_une_decision_ethique.htm
[5] https://www.revuegestion.ca/integrer-l-ethique-a-la-prise-de-decision-une-question-de-confiance