5 réflexions sur l’éthique: première partie

icône catégorie 5 conseils pour...

5 réflexions sur l’éthique: première partie

La corruption – terreau d’injustices et d’inégalités
14 juin 2019
5 RÉFLEXIONS SUR L’ÉTHIQUE: DEUXIÈME PARTIE
26 juin 2019
Partagez ce blogue










Submit
25 juin 2019 | 5 min de lecture |
Vues

1. Pourriez-vous justifier vos gestes à Paul Arcand?

Pour savoir si vos comportements et décisions sont éthiques, posez-vous cette question : « Serais-je capable de faire une grande tournée du Québec pour expliquer et justifier ce que j’ai fait? »

Seriez-vous confortable d’être interviewé par Paul Arcand ou tout autre journaliste? Vous devez constamment être conscient des éléments qui vous font prendre vos décisions et réfléchir aux conséquences de vos actes.

Vous devez bien agir même quand personne ne regarde et vous comporter comme si vous étiez sur écoute électronique 24 h/24. Dans le fond, tous vos gestes doivent permettre de maintenir la confiance des citoyens envers votre organisation, envers vous-même et (si c’est le cas) envers votre ordre professionnel.

 

2. Utilisez-vous votre GBS dans les dilemmes éthiques?

Quoi faire pour bien faire? Le « gros bon sens » (GBS) suffit-il? Voici 10 questions à se poser lors d’un dilemme éthique.

  1. Quel est le contexte spécifique du dilemme?
  2. Quelles personnes sont impliquées dans le dilemme?
  3. Quelles valeurs sont en jeu dans le dilemme? (valeurs personnelles/je, valeurs des autres/tu, valeurs professionnelles/ils)
  4. Quels éléments importants rejoignent ou confrontent vos valeurs et conduites?
  5. Quelles sont les conséquences positives et négatives de votre décision?
  6. Si c’est vous qui subissiez les conséquences de votre décision, considéreriez-vous toujours qu’il s’agit d’une bonne décision?
  7. Quels sont les choix raisonnables ou les meilleures actions possibles pour résoudre le dilemme?
  8. Est-ce que votre décision permettrait à votre organisation de garder la confiance des gens?
  9. Comment géreriez-vous les incertitudes liées aux résultats de votre décision?
  10. Seriez-vous fier de votre décision et capable de bien dormir?

 

3. Voler un oeuf ou un boeuf?

On dérobe les 500 $ de votre portefeuille. Que ferez-vous? Furieux, vous irez signaler le méfait à la police. Réagirez-vous avec la même impulsion si vous apprenez que le Québec s’est fait voler 500 M$ par la corruption?

Est-il logique qu’un œuf volé par un piqueur à la petite semaine fasse plus réagir qu’un bœuf volé par une grande entreprise?

Les gens s’indignent davantage quand l’injustice les touche personnellement. Ils vivent alors un sentiment de perte de contrôle, de colère et d’incrédulité. Leur cerveau réagit de façon rapide, intuitive et automatique. L’émotion embarque à fond.

Mais lorsque l’injustice s’étale sur plusieurs années et touche de très nombreuses personnes (une injustice « juste » pour tout le monde…!), on dirait que les gens oublient de monter sur leurs grands chevaux, de se choquer et de redresser ce qui ne va pas.

Ils deviennent lents à réagir, comme habitués à l’offense. Leur cerveau n’écoute plus leur cœur.

Ce qu’il faut retenir de ceci? Plus nous sommes lents à reconnaître l’injustice qui nous est faite, plus nous sommes lents à lui répliquer.

 

4. Qui a peur du shérif?

Francesca Gino, la plus jeune professeure à avoir décroché un poste à temps plein à la Harvard Business School, a dit dans son livre « Rebel Talent » que les entreprises devraient avoir des rebelles qui repoussent les idées, transforment et créent.

Elle a identifié 5 caractéristiques chez ces rebelles que j’ai pris la liberté de transposer pour que vous deveniez de bons « shérifs anticorruption ».

  • Nouveauté : Participez à des formations pour mieux repérer les normes dépassées, processus inadaptés, pratiques interdites et irrégularités.
  • Curiosité : Préférez la créativité plutôt que le « pilote automatique ». La curiosité induit des organisations plus performantes et adaptables.
  • Perspective : Élargissez votre vision et posez des questions (ex. Quels sont les risques de corruption dans les méthodes de travail?). Ne restez pas confiné dans vos habitudes et certitudes. Collaborez avec d’autres employés rebelles qui veulent améliorer les choses.
  • Diversité : Intéressez plusieurs entreprises aux appels d’offres de votre organisation. Une plus grande concurrence entre soumissionnaires est un remède à la corruption.
  • Authenticité : Examinez vos valeurs et ce qui est important à vos yeux pour établir des limites. Faites confiance à votre instinct pour dissuader et prévenir.

4. Cadeaux à des employés: mal ou normal?

Le problème avec les cadeaux, c’est qu’ils font souvent plaisir et qu’il faut ensuite dire merci. Pas une bonne affaire. Pas dans une organisation où il importe de garder une distance prudente avec les fournisseurs de services.

Les cadeaux, faveurs et récompenses sont (très souvent) un piège.

Des questions pour vous faire réfléchir :

  • « En recevant un cadeau, pourrais-je continuer à remplir mes fonctions de façon objective, droite et impartiale ou me sentirais-je redevable? »
  • « Les gens pourraient-ils avoir l’impression qu’on m’a “acheté”? »
  • « Les “généreux” offreurs de cadeaux pourraient-ils vouloir obtenir, influencer ou maintenir des avantages commerciaux? »

Si vous recevez un cadeau et que le code de conduite de votre organisation l’interdit, refusez-le fermement et poliment. Une réputation de probité, ça n’a pas de prix. Tout débute toujours par un premier refus.

En passant, à la Ville de Saint-Jérôme, les cadeaux et les marques d’hospitalité, quelle que soit leur valeur, c’est non merci.


Pour signaler toute irrégularité en matière de passation de contrats ou tout manquement à l’intégrité à la Ville de Saint-Jérôme :

ligne de signalement BIPA

450-431-0031