L’éthique : cosmétique?
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29 avril 2019La corruption ne se limite pas à trouver de « mauvais » membres dans une organisation. Peut-être existe-t-elle en chacun de nous? Peut-être sommes-nous tous à la fois bons et mauvais?
Professeur invité en gouvernance d’entreprise et en développement durable à l’INSEAD, à Singapour, Marc Le Ménestrel [1] questionne constamment l’exercice du pouvoir en matière de lutte contre la corruption. Nous vous résumons ici certaines de ses vérités qui dérangent à propos de la corruption.
Nous avons tous des angles morts
Selon lui, c’est en regardant ses défauts et ses imperfections que l’on peut améliorer son sens éthique et voir quoi accepter et à quoi résister. Comme il l’explique, les dirigeants d’entreprises doivent savoir remettre en question leur incorruptibilité et avoir une attitude critique à l’égard de leur propre vision de la corruption. Ils doivent envisager la possibilité que, dans la complexité des relations commerciales, l’intégrité serre parfois la main à la corruption. [2]
Nous devons accepter les paradoxes
Les conversations et les questions inconfortables devraient avoir leur espace dans les organisations, affirme M. Le Menestrel. Au lieu d’essayer de s’assurer que leur entreprise n’est pas corrompue de leurs points de vue habituels, les dirigeants devraient, à titre d’expérience théorique, présumer qu’elle est corrompue. Cela transformerait leur état d’esprit et leur permettrait de mieux examiner leurs pratiques commerciales. La corruption exige constamment de nouvelles façons de penser. [2]
L’éthique c’est aussi une émotion, celle que nous ressentons lorsque nous avons voulu, su et pu faire le bon choix.
-Marc Le Menestrel, professeur invité en gouvernance d’entreprise et développement durable à l’INSEAD, à Singapour
Nous devons tous savoir naviguer dans les zones grises
L’éthique est une zone grise où il faut être lucide, ajoute M. Le Menestrel. C’est la seule façon d’affronter les tensions qui peuvent naître entre les impératifs moraux – les valeurs que l’on souhaite respecter – et les impératifs de profit – les raisons économiques d’une entreprise. Pour lui, se trouver dans la zone grise ne signifie pas accepter les actes contraires à l’éthique, mais reconnaître que certains comportements sont plus éthiques que d’autres. [3]
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[1] Marc Le Menestrel est professeur invité en gouvernance d’entreprise et développement durable à l’INSEAD, à Singapour. Il inspire les grands leaders en quête de performance et de sens.
[2] https://knowledge.insead.edu/blog/insead-blog/three-inconvenient-truths-about-corruption-10856
[3] https://knowledge.insead.edu/blog/insead-blog/corruption-drawing-a-line-in-the-grey-zone-8251
Pour signaler toute irrégularité en matière de passation de contrats ou tout manquement à l’intégrité à la Ville de Saint-Jérôme :
450-431-0031 |
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