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L’éthique a-t-elle un sexe?

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6 novembre 2019 | 2 Min de lecture |
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L’éthique, est-ce le respect des lois et des codes? Ou est-ce une bienveillance, un souci pour le bien des autres? Vers laquelle de ces définitions penchez-vous?

Qu’on se le dise, des philosophes de la morale, surtout des hommes, ont longtemps misé sur la première définition. La théorie du développement moral de Lawrence Kohlberg défendait la vision selon laquelle l’intégration des normes sociales est essentielle dans la réflexion éthique.

C’est l’éthique comme « justice ».

 

 

Est arrivée Carol Gilligan. Cette philosophe féministe a fortement ébranlé la conception « masculine » de la morale de Kohlberg. En constatant que les femmes restaient souvent bloquées au premier stade (obéissance et punition) de l’épanouissement moral tel que conçu par Kohlberg, elle a voulu comprendre.

  • Y a-t-il une moralité féminine?
  • La construction de la féminité mise-t-elle davantage sur le souci de l’autre que la construction de la masculinité?

Elle en a conclu que les femmes sont plus engagées dans les relations interpersonnelles. Leur raisonnement reposerait davantage sur la compréhension du contexte et des liens entre les personnes.

C’est l’éthique comme « sollicitude ». C’est le « prendre soin ».

 

Et si vous étiez Claude…?

Prenons l’exemple de Claude. Claude est chimiste dans une compagnie qui vend des pesticides. Normalement, tout va bien. La routine. Mais un jour, son patron lui demande de modifier une des constituantes d’un pesticide populaire en agriculture. Cette substitution réduirait les coûts et augmenterait les marges de profits. L’ingrédient n’est pas encore interdit au Canada, mais il est banni en Europe puisqu’il a été reconnu dangereux pour la santé publique par le consensus scientifique.

Claude est mal à l’aise et pose des questions à son patron. Ce dernier indique qu’il est au courant des dangers potentiels de la nouvelle formule, mais que puisqu’aucune loi ne l’en empêche et que la compagnie est dans une mauvaise année financière, il ira de l’avant. Quelques mois plus tard, le nouveau produit est épandu dans les champs.

Après une longue réflexion, Claude alerte un journaliste.

Claude a choisi la santé publique avant la conformité.

Si l’éthique, c’est de prendre la meilleure décision dans les circonstances pour le bien commun, alors elle est sollicitude avant d’être justice.

 

 

Photos

Lawrence Kohlberg: https://www.famouspsychologists.org/lawrence-kohlberg/

Carol Gilligan : https://mediaethicsmorning.wordpress.com/2015/02/13/carol-gilligan/

 

Pour lire la thèse complète de Carol Gilligan :

Gilligan, Carol. Une Voix Différente: Pour Une Éthique Du Care. Paris: Flammarion, 2008.

 

Lire aussi: Lorsque ne pas mal faire ne suffit plus

Lire aussi: Saurez-vous vous arrêter?

 


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